Voyage généalogique grâce aux archives françaises

Voyage généalogique grâce aux archives françaises

Témoignage d’une adhérente de l’Association les Marmottes de Savoie

Les manifestations généalogiques en France sont nombreuses dans toutes les régions françaises, et sont propices à de nombreuses rencontres. Racines Voyages, invitée pour présenter son offre de tourisme généalogique sur les salons, a pu le constater : Nous avons ainsi pu recueillir le témoignage d’Annie, la gagnante d’un tirage au sort pour un séjour généalogique lors d’une de ces manifestations.

C’est à l’occasion d’un déménagement de la maison familiale dans le Nord-Pas-de-Calais qu’Annie découvrit des documents de correspondance de son grand-père au moment de la première guerre mondiale 1914-1918. C’était en 2006 et très vite le désir lui vient d’effectuer des recherches sur son grand-père, de reconstituer sa famille, ses frères, ses sœurs. Peu de numérisation de documents à l’époque, ce sont donc des démarches vers les mairies, les administrations (Archives Départementales), qu’elle entreprit pour récupérer des actes.

Des investigations qui l’amènent très rapidement à quitter le Nord-Pas-de-Calais pour Paris, où les recherches sont beaucoup plus complexes, certaines archives ayant disparu, l’État civil reconstitué, et le tout, à l’époque, pas encore numérisé.
Les recherches d’Annie lui ont permis de retrouver des cousins contemporains, un exploit lorsque l’on sait la difficulté d’accès aux données d’archives généalogiques contemporaines.
Les prochaines étapes ont été l’exploitation des archives notariées, une véritable richesse selon elle.

Les recherches généalogiques dans les archives en ligne : concluantes ?

Une étude récente, réalisée par l’agence Voix-Publics (pour le service interministériel des Archives de France), sur l’usage des archives en ligne (décembre 2021), a pu mesurer dans quelle mesure les usagers trouvent facilement les informations ou les documents qu’ils sont venus chercher dans les institutions d’Archives en France.

À noter tout d’abord que les généalogistes forment l’écrasante majorité des publics (84 %) et sont présents sur tout le territoire. On les rencontre principalement dans les Archives départementales (86 % des usagers en ligne des AD) mais ils forment également la moitié des publics en ligne des services d’Archives à compétence nationale (50 %) et des Archives municipales (56 %).

Les généalogistes sont plus souvent des femmes que dans les autres catégories d’usagers, plus souvent d’un niveau de diplôme inférieur ou égal à bac +2. Les personnes de plus de 75 ans sont surreprésentées. Les généalogistes sont généralement à la retraite, mais un quart d’entre eux sont toujours en activité. Ils ont exercé ou exercent des métiers variés : généalogistes professionnels, ingénieurs, techniciens, enseignants, juristes, secrétaires, responsables de service, infirmiers, comptables, notaires, militaires, pharmaciens, commerçants, juristes…

Sur l’ensemble des personnes interrogées, 80 % d’entre eux considèrent qu’elles ont trouvés, en totalité (40 %) ou en partie (40 %), les informations dont ils avaient besoin. À noter cependant que le taux d’échec est beaucoup plus important dans les services d’Archives à compétence nationale, où seulement 2 usagers sur 10 trouvent totalement les documents qu’ils recherchent. Cela s’explique par la spécificité des fonds d’archives pour chaque type de services. Les fonds généalogiques recherchés dans les Archives départementales sont homogènes et ont le même type d’accès d’un service à l’autre : pour l’état civil, les recensements de population, les matricules militaires, la recherche s’effectue par commune et/ou par patronyme, ou par type d’acte pour l’état civil : naissance, mariage, décès.

Partageons maintenant l’expérience généalogique d’Annie à travers quelques questions

Au cours de vos recherches généalogiques (sur internet, dans les Archives Départementales, ou grâce à votre association), quelle a été la trouvaille la plus importante, ou la plus émouvante pour vous ?

« Celle du décès de mon arrière-arrière-grand-mère maternelle, mère célibataire, que j’avais cherché pendant 15 ans. Elle avait assisté au mariage de mon arrière-grand-père et « disparu dans la nature » à Paris. J’ai retrouvé sa trace par hasard grâce à sa profession (casquettière) lors de la naissance d’un deuxième enfant dans le même quartier et découvert que l’orthographe de son nom avait été changé. À partir de là, j’ai eu son acte de décès et remonté sa branche. Elle venait de Bordeaux à l’origine. »

Pour donner un point de repère aux lecteurs Annie, combien d’ancêtres comporte votre arbre généalogique ?

« Actuellement, j’ai à peu près 6 200 individus dans mon arbre en une quinzaine d’années, mais je ne fais des recherches que par périodes en fonction de mes disponibilités. Pour moi, un chiffre n’est guère significatif. Car par exemple sur Paris pour trouver une information, il faut parfois des semaines. Je ne cherche pas à battre un record et ne travaille qu’avec des actes sans « copier-coller » ».

Quel est votre ancêtre le plus “ incroyable“ ?

« Ma lignée paternelle venait du Bade Würtemberg, qui est un Land du sud-ouest de l’Allemagne, limitrophe de la France et de la Suisse. Déjà sur Paris dès 1750, ils étaient connus comme maîtres menuisiers ébénistes réputés et l’un d’entre eux a fourni la Cour jusqu’à la Révolution. Sa dernière livraison a été un billard ‘enfant pour le Dauphin, fils du roi Louis XVI aux Tuileries en 1791 ».

Le Lieu de vie le plus improbable ou le plus étonnant par rapport à l’histoire de votre famille ?

« J’ai découvert que mon arrière-grand-père paternel est allé jusqu’à Saïgon (Hô-Chi-Minh-Ville, couramment appelée Saigon, du sud du Vietnam), en bateau, lors de son service militaire et y a passé deux ans de 1869 à 1871. Le service durait alors sept ans. Il a exercé dans un contexte tendu d’annexion par la France de trois provinces supplémentaires à celle déjà colonisée de la Cochinchine en 1862 — celles de Châu Dôc, Hà Tiên et Vĩnh Long. Les Français sont parvenus à l’époque à se rendre maîtres du sud de la péninsule indochinoise ».

Vous êtes vous déplacé, Annie, dans les lieux de vie de vos ancêtres (plus ou moins lointains SOSA) ? Cimetières, chapelles, équipements publics, maisons, ou autres vestiges témoins de l’époque de vos aïeux ? Qu’avez-vous trouvé ? Y a-t-il des endroits que vous souhaiteriez explorer ?

« J’ai découvert les tombes d’une partie de ma famille au cimetière du Père Lachaise et au cimetière de Montparnasse à Paris. Je compte approfondir mes recherches une fois prochaine. »

Et… question subsidiaire que nous n’avons pas évoqué : que vous apporte la généalogie, pourquoi cette activité de loisirs parmi tant d’autres ?

« Pour moi qui suis intéressée par l’Histoire, la généalogie est un « sport complet ». Elle regroupe à la fois la géographie, en voyant l’évolution d’une région sur plusieurs siècles ainsi que celle des métiers, et le côté recherches et énigmes. On ne sait jamais ce que l’on va découvrir. On voyage en même temps.
Contrairement à ce que certains pourraient penser, il existe de nombreux échanges. »

Les conseils d’une généalogiste amateur « avertie »


Aujourd’hui, l’utilisation régulière de plateformes internet spécialisées, pour des recherches au long cours, comme Geneanet ou FamilySearch lui ont permis d’avancer plus vite. Trop vite ?
Un conseil pour des généalogistes débutants ?

Annie constate que souvent les généalogistes amateurs souhaitent avoir leurs réponses immédiatement afin de compléter leur arbre généalogique « en se limitant aux dates ». Ce qu’il y a d’intéressant au contraire, c’est d’aller à la rencontre de ses ancêtres, « de suivre l’évolution des métiers au fil des époques, des coutumes dans une région ». Les pratiques documentaires annexes à la recherche en ligne d’archives sont encore trop peu développées. Pour des recherches complémentaires, il est utile de consulter des sites internet ou des blogs spécialisés.

Annie est ainsi allée à la rencontre des associations de généalogie présente sur son territoire en Haute-Savoie. Elle est devenue adhérente de l’Association les Marmottes de Savoie, Généalogie et Histoire, créée en 2005 qui comporte aujourd’hui environ 700 adhérents. Son originalité : ses membres se retrouvent dans le monde entier (« il y a même des marmottes en Argentine, en Amérique du Sud, en Australie »…). Cette association a notamment pour objet la promotion de l’entraide entre chercheurs amateurs, la création et l’accès à une communauté de travail et de recherche sur la généalogie et l’histoire.

Chaque département français comporte en général au moins un cercle généalogique (association). Certaines associations s’occupent d’une région historique ou d’un groupe de personnes selon la religion ou le métier. Faire partie d’une association permet de trouver une aide précieuse.

Par ailleurs, les associations de généalogie entreprennent le dépouillement des registres de l’état civil et surtout des registres paroissiaux. Grâce au bénévolat, ces relevés permettent de progresser dans les recherches en trouvant plus facilement les actes que l’on cherche. Ils sont ensuite peu à peu informatisés et constituent une base de données que l’on peut consulter. Ainsi, de nombreux centres généalogiques permettent à leurs adhérents d’avoir accès à ses relevés sur internet. Qui peuvent représenter parfois des millions d’actes.

Les centres généalogiques éditent également souvent des revues sur lesquelles l’on peut trouver des articles sur le patrimoine, l’histoire locale, des généalogies, des tableaux de cousinages, des pages d’entraide.

Et les ateliers de généalogie ?

Pour Annie, la participation à des séjours généalogiques est une démarche au long cours : « on apprend toujours ». Sur des sujets comme le cadastre par exemple. On n’a pas toujours le temps d’approfondir un thème, de prendre le temps, de se poser. Les ateliers de généalogie et tourisme proposés par Racines Voyages permettent d’échanger non seulement avec des intervenants, mais également avec des participants.

2023 : une nouvelle année de séjours mêlant généalogie et tourisme. Découvrez la France autrement ! Lors d’un court séjour hors des sentiers battus, découverte du patrimoine culturel, naturel, gastronomique d’un territoire et un accompagnement personnalisé sur l’avancée de vos recherches généalogiques. Toujours en mode slow tourisme. Des généalogistes professionnels à votre écoute, pour tous niveaux, lors d’un week-end de 2 ou 3 jours en petit groupe (pas plus de 15 personnes). Les conjoints sont les bienvenus, un programme accompagnant leur est dédié.

Notre prochain rendez-vous ateliers généalogiques : dans la Manche, en Normandie.
Les mystères d’Avranches et du Mont Saint-Michel, à l’hôtel de la Croix d’Or, établissement historique du 16ᵉ siècle, où Coralie du cabinet Quartett généalogie (généalogie familiale et successorale) animera des ateliers personnalisés.


Inscription : contact@racinesvoyages.com
Tel : 02 49 49 29 82